L’infection urinaire est causée par la prolifération anormale d’agents infectieux dans le système urinaire qui comprend les reins, les uretères, la vessie et l’urètre. Les reins assurent la filtration du sang et permettent l’élimination des déchets. Ils jouent également un rôle important dans la régulation des liquides corporels et de la pression sanguine. La vessie agit en tant que réservoir d’urine. Quant aux uretères et à l’urètre, ils permettent le passage de l’urine des reins à la vessie, puis à l’extérieur du corps. On estime qu’en Amérique du Nord, de 20 % à 40 % des femmes ont eu au moins une infection urinaire. Beaucoup de femmes en contracteront plusieurs au cours de leur existence. L’urètre de la femme, plus court, facilite la contamination de la vessie par les bactéries. L’anatomie du système urinaire féminin augmente considérablement le risque d’infection. Les jeunes hommes sont peu touchés par cette affection. Cependant, les hommes d’âge mûr qui sont atteints de troubles de la prostate en sont plus à risque. Types d’infections urinaires On distingue trois types d’infections urinaires, selon la localisation de l’infection. • La cystite. De loin la forme d’infection urinaire la plus courante, la cystite touche presque uniquement les femmes. Il s’agit de l’inflammation de la vessie. La plupart du temps, l’inflammation est provoquée par la prolifération de bactéries intestinales de type Escherichia coli, qui sont nombreuses aux environs de l’anus. Les bactéries passent de la région vulvaire à la vessie en remontant l’urètre. Tout ce qui gêne la vidange de la vessie augmente le risque de cystite. La cystite s’accompagne normalement d’une urétrite, l’inflammation de l’urètre. • L’urétrite. Si l’infection touche uniquement l’urètre (le conduit qui relie la vessie au méat urinaire), on l’appelle urétrite. Il s’agit d’une infection transmissible sexuellement (ITS) courante chez les hommes, mais les femmes peuvent aussi en souffrir. Différents agents infectieux peuvent causer l’urétrite. Les plus communs sont la chlamydia et le gonocoque (la bactérie responsable de la gonorrhée). • La pyélonéphrite. La pyélonéphrite est un état plus grave. Elle désigne l’inflammation du bassinet et du rein (du grec puelos = bassin et nephros = reins). Celle-ci résulte généralement d’une infection bactérienne. Il peut s’agir d’une complication d’une cystite non traitée ou mal traitée qui permet la prolifération des bactéries de la vessie vers les reins. La pyélonéphrite aiguë survient surtout chez la femme, et principalement la femme enceinte. Lorsqu’une personne est affectée par un problème chronique aux voies urinaires (malformation anatomique, maladie des reins ou de la vessie), il n’est pas rare qu’elle souffre d’infections récurrentes. Souvent, ces problèmes sont aggravés par les interventions en milieu hospitalier, comme le port d’une sonde urétrale (cathéter) pour recueillir l’urine. Une question d’anatomie Chez la femme, la proximité entre l’anus et le méat urinaire (l'orifice externe de l'urètre) facilite grandement l’accès de l’urètre aux bactéries intestinales provenant du rectum. Par ailleurs, l’urètre féminin étant très court (à peine 4 cm), cela facilite l’accès des bactéries à la vessie. En outre, la grossesse et l’usage d’un diaphragme comme moyen contraceptif augmentent le risque d’infection urinaire. Chez l’homme, l’infection urinaire est généralement provoquée par des troubles de la prostate. Ainsi, lorsqu’un homme de plus de 50 ans est atteint d'une infection urinaire, cela est presque toujours relié à une hypertrophie ou une inflammation de la prostate qui empêche la vessie de se vider complètement. Chez les enfants, l’infection urinaire est plus rare : elle toucherait environ 2 % de la population pédiatrique. Elle peut être le signe d’une anomalie anatomique du système urinaire et doit absolument être traitée par un médecin afin d’éviter que les troubles urinaires ne deviennent chroniques. Complications possibles Dans tous les cas, il importe de consulter un médecin si des signes d’infection urinaire se manifestent. Si l’infection n’est pas traitée, l’agent infectieux continue à se multiplier et à envahir les voies urinaires. Cela peut mener à un problème plus grave aux reins, comme une pyélonéphrite ou des calculs rénaux. Exceptionnellement, une infection urinaire peut s’aggraver au point d’entraîner une septicémie ou de l’insuffisance rénale. Défenses naturelles des voies urinaires Normalement, l’urine est stérile. Elle contient de l’eau à 96 %, des sels et des composants organiques, mais est exempte de micro-organismes. Le système urinaire possède de nombreuses défenses contre les infections : - le flot urinaire expulse les bactéries et rend plus difficile leur ascension vers la vessie et les reins; - l’acidité de l’urine (pH < 5,5) inhibe la croissance des bactéries; - la forme des uretères et de la vessie prévient le retour de l’urine vers les reins; - le système immunitaire en général lutte contre les infections; - la paroi de la vessie contient des cellules immunitaires ainsi que des substances antibactériennes; - chez les hommes, les sécrétions de la prostate contiennent des substances qui ralentissent la multiplication des bactéries dans l’urètre. Symptômes Les symptômes les plus communs • Des douleurs ou des brûlures au moment d’uriner. • Une fréquence anormalement élevée de mictions durant le jour (parfois le besoin d’uriner survient aussi la nuit). • Un sentiment persistant d'avoir besoin d'uriner. • Des urines troubles, qui dégagent une odeur désagréable. • Une pression dans le bas-ventre. • Parfois, du sang dans l’urine. Dans le cas d’une infection des reins • Des douleurs lombaires. • Des frissons. • De la fièvre. • Des vomissements. Chez les enfants, l’infection urinaire se traduit aussi par de l’énurésie (pipi au lit) et par des plaintes ou des pleurs au moment d’uriner. Personnes à risque • Les femmes, surtout celles qui sont actives sexuellement. Le taux d’infection est 50 fois plus élevé que chez les hommes. • Les hommes atteints d’une hypertrophie bénigne de la prostate ou d’une prostatite. Lorsqu’elle augmente de taille, la prostate comprime l’urètre, ce qui ralentit l’évacuation de l’urine. • Les femmes enceintes sont particulièrement à risque en raison de la pression exercée par le bébé sur le système urinaire, mais aussi des changements hormonaux inhérents à la grossesse. • Les femmes ayant une vaginite causée par une baisse d’hormones oestrogènes, après la ménopause. • Les personnes diabétiques, en raison du taux élevé de sucre dans leur urine, qui constitue un milieu favorable au développement bactérien, et de leur sensibilité accrue aux infections. • Les personnes chez qui on a introduit une sonde dans l’urètre. Les personnes qui ne peuvent uriner, qui sont inconscientes ou gravement malades ont souvent besoin d’une sonde le temps de retrouver leurs fonctions urinaires. Certaines personnes qui ont une atteinte au système nerveux en auront besoin toute leur vie. Les bactéries se servent alors de la surface du tube pour infecter le tractus urinaire. Parfois contractées à l’hôpital, ces bactéries ont pu développer une certaine résistance nécessitant le recours à des antibiotiques plus puissants. • Les personnes qui ont une anomalie structurale des voies urinaires, qui souffrent de calculs rénaux ou de divers troubles neurologiques. Facteurs de risque Chez les femmes • Avoir une mauvaise hygiène génitale. Après être allé à la selle, s’essuyer vers l’avant avec le papier hygiénique est un facteur de risque. Le mouvement d’essuyage doit se faire de l’avant vers l’arrière afin de ne pas contaminer l’urètre avec des bactéries provenant de l’anus. De plus, les régions anale et génitale doivent être nettoyées avec soin régulièrement, ce qui aide à contrer la prolifération des bactéries. • Les relations sexuelles, particulièrement si celles-ci sont intenses et fréquentes après une période d’abstinence. On décrit d’ailleurs ce phénomène comme la « cystite de la lune de miel ». • Chez certaines femmes qui utilisent un diaphragme comme moyen contraceptif, l’urètre se trouvera comprimé, ce qui empêche la vessie de se vider complètement et favorise les infections de la vessie. • Certaines femmes contractent une urétrite en raison de l’usage de spermicides. Chez les hommes • La sodomie sans condom augmente le risque d’être infecté. Prévention Mesures préventives de base Conseils pour réduire le risque d’infection urinaire • Boire suffisamment, et spécialement de l’eau. Nos sources recommandent de boire de six à huit verres d’eau ou de boissons variées (jus, bouillons, thé, café, etc.) par jour. Cette mesure sert de barème, mais ne repose pas sur des données scientifiques précises. Le jus de canneberge (psn) est une option intéressante en prévention des rechutes puisqu’il empêcherait les bactéries d’adhérer aux parois des voies urinaires (voir ci-dessous). Un adulte sain devrait produire entre un demi-litre et deux litres d’urine par jour. • Ne pas retenir trop longtemps son envie d’uriner. Chez les femmes • Le meilleur moyen pour les jeunes filles et les femmes de prévenir les infections urinaires est de s'essuyer toujours de l'avant vers l'arrière avec le papier hygiénique après être allé à la selle ou après avoir uriné. • Uriner peu de temps après les relations sexuelles. • Laver les régions anales et vulvaires quotidiennement, particulièrement avant les rapports sexuels. • Éviter le plus possible d’utiliser des produits déodorants (parfums intimes, douches vaginales), dans la région génitale et des huiles ou des mousses pour le bain, qui peuvent irriter la muqueuse de l’urètre. Cela peut causer des symptômes qui s’apparentent à ceux d’une infection urinaire. Si l’on tient à utiliser un produit, s’assurer qu’il ne soit pas irritant, et privilégier un pH neutre. • Préférer les condoms lubrifiés, qui irritent moins les parties génitales. • En cas de sécheresse vaginale, utiliser un lubrifiant hydrosoluble durant les rapports sexuels pour éviter les irritations. • En cas d’infections fréquentes attribuables à l’usage d’un diaphragme, on conseillera de changer de méthode contraceptive. Chez les hommes Il est plus difficile de prévenir les infections urinaires chez les hommes. Il est important de boire suffisamment pour maintenir un bon flot urinaire, et de traiter un trouble de la prostate s’il y a lieu. Par ailleurs, l’urétrite peut être prévenue en utilisant le condom durant des relations sexuelles avec toute nouvelle (ou tout nouveau) partenaire. L’inflammation de l’urètre est courante chez les hommes qui contractent la gonorrhée ou la chlamydia. Mesures pour prévenir les complications Le traitement des infections de la vessie avec des antibiotiques prévient la pyélonéphrite, une infection beaucoup plus grave. Mesures pour prévenir les récidives Prévention par les médicaments Chez certains patients pour qui les infections urinaires sont fréquentes (plus de deux infections tous les six mois), les antibiotiques peuvent être prescrits à titre prophylactique. Il en va de même pour les hommes chez qui les problèmes chroniques de prostate font augmenter le risque d'infection urinaire. Pour les femmes qui contractent des infections urinaires de manière récurrente, le médecin peut prescrire la prise d’antibiotiques de façon quotidienne pendant quelques mois ou après chaque rapport sexuel afin de prévenir les rechutes et permettre au système immunitaire de reprendre le contrôle. Traitements médicaux Traitement général des infections urinaires Les infections urinaires d’origine bactérienne se traitent facilement et rapidement à l'aide d'antibiotiques. Pour les cas bénins causés par la bactérie E. coli, le médecin a recours à une variété d'antibiotiques incluant l’amoxicilline (Amoxil®, Trimox®), la nitrofurantoïne (Macrodantin®, Furadantin®) le sulfaméthoxazole (Bactrim®, Septra®) et le triméthoprime (Trimpex®, Proloprim®). Le choix de l’antibiotique se fait au regard des résultats de l’analyse d’urine. Celui-ci peut être administré en dose unique ou selon un régime de trois, sept ou quatorze jours. Les symptômes disparaissent habituellement en l’espace de 24 à 48 heures. Il importe que la durée de la prescription soit suivie à la lettre. Si l’antibiotique choisi n’est pas efficace après 48 heures, en informer son médecin, qui pourra alors suggérer un autre antibiotique. Les femmes enceintes font l’objet d’un dépistage systématique. Il est en effet très important de déceler la présence d’une infection urinaire durant une grossesse et de la traiter le cas échéant. Dans un tiers des cas, l’infection peut se propager aux reins avec la possibilité d’un accouchement prématuré ou d’un bébé naissant de faible poids. La prise d’antibiotiques sécuritaires pour la mère et le foetus sera proposée même si l’infection n’est pas accompagnée de symptômes. Traitement des infections urinaires graves Les hommes de tous âges, les femmes ayant des infections urinaires récurrentes ainsi que les enfants doivent être référés à un urologue, le spécialiste du système urinaire, pour subir des analyses plus poussées. En cas d’obstruction du système urinaire, la prise d’antibiotiques sera accompagnée du traitement de la cause de l’obstruction (prostate hypertrophiée, anomalie anatomique, calculs rénaux, etc.). En ce qui concerne les infections acquises en milieu hospitalier (par le biais d’une sonde urétrale ou d’interventions chirurgicales), le traitement est plus compliqué en raison de la résistance accrue des bactéries aux antibiotiques communs. Le médecin prescrira les antibiotiques appropriés en se basant sur les résultats d’une culture bactérienne réalisée à partir d’un échantillon d’urine. Mentionnons que le risque d’infection contractée à partir d'une sonde urétrale peut être réduit en utilisant un système de collecte d'urine étanche et stérile, des onguents antiseptiques et par la prise d'antibiotiques à court terme. Les personnes qui ressentent des douleurs ou une pression au bas-ventre peuvent obtenir un soulagement par la prise de médicaments analgésiques. On peut aussi placer une compresse chaude sur l’abdomen. Important. Les personnes qui ont une infection urinaire devraient éviter temporairement le café, l’alcool, les boissons gazeuses contenant de la caféine et les jus d’agrumes. Les mets épicés devraient aussi être mis de côté tant que l’infection n’est pas guérie. Ces aliments irritent la vessie et donnent l’envie d’uriner encore plus fréquemment. En outre, les médecins rappellent de bien s’hydrater et d’adopter les mesures préventives décrites précédemment. Approches complémentaires En prévention Efficacité probable Canneberge. Efficacité possible Acupuncture.   Usage reconnu Échinacée. En traitement   Efficacité incertaine Canneberge.   Usage reconnu Échinacée, ortie, prêle des champs, raifort, uva ursi, verge d’or.   Usage traditionnel Hydraste du Canada. Approches à considérer Pharmacopée chinoise, alimentation. En prévention Les approches suivantes peuvent contribuer à prévenir les récidives. Efficacité probable Canneberge (Vaccinium macrocarpon). La canneberge est depuis longtemps utilisée pour prévenir et traiter les infections urinaires. À l’origine, ce fruit était administré dans le but d’acidifier les urines et d’ainsi créer un milieu défavorable au développement des bactéries. Depuis, des études ont démontré que ses effets bénéfiques résidaient plutôt dans sa capacité à inhiber l’adhésion des bactéries aux parois de l’urètre et de la vessie. Deux études randomisées et contrôlées réalisées auprès de femmes sujettes aux cystites à répétition indiquent que la consommation de jus de canneberge (ou d’un extrait de fruits séchés) réduit le taux de rechute. Dosage Boire de 250 ml à 500 ml par jour de cocktail de canneberge (voir ci-dessous) ou prendre, deux fois par jour, l'équivalent de 300 mg à 400 mg d'extrait solide sous la forme de capsules ou de comprimés. On peut également consommer les fruits frais ou congelés à raison de 125 ml à 250 ml par jour. Note. Privilégier les comprimés d'extrait de canneberge (psn) ou le jus pur, car les cocktails de canneberge renferment du sucre ou du fructose. Efficacité possible Acupuncture. Deux études randomisées et contrôlées menées par des chercheurs norvégiens révèlent que l’acupuncture peut aider au traitement des infections urinaires chez les femmes qui en sont atteintes de façon récurrente. L’ acupuncture aiderait les patientes à mieux vider leur vessie et ainsi minimiser les risques d’infection bactérienne. Usage reconnu Échinacée (Echinacea sp.). L’échinacée est reconnue pour ses propriétés immunostimulantes, qui ont été démontrées à travers de nombreuses études. Ainsi, l’échinacée peut aider à combattre ou prévenir les infections urinaires en renforçant le système immunitaire. L’Organisation mondiale de la Santé reconnaît l’usage des racines de l’E. augustifolia et de l’E. pallida comme traitement d’appoint contre les infections des voies urinaires. Pour prévenir et traiter les infections récurrentes, la Commission E allemande reconnaît quant à elle l'usage des parties aériennes de l'E. purpurea. Dosage Utiliser par voie interne. En traitement Attention. Les plantes médicinales suivantes doivent absolument être utilisées dès l’apparition des premiers symptômes. Le symptôme le plus facile à détecter est une légère douleur durant la miction. Si aucune amélioration ne survient dans les premières 48 heures suivant le début des traitements ou si les symptômes s’aggravent, consultez un médecin. Dans le cas où les douleurs au moment d’uriner sont intenses ou s’il y a de la fièvre, des douleurs lombaires ou des vomissements (signes d’une infection plus grave), les traitements non conventionnels sont contre-indiqués. L’antibiothérapie devient indispensable afin de traiter l’infection et prévenir les complications. Notez que les usages ci-dessous concernent le traitement de la cystite et de l’urétrite seulement. Pour augmenter le flot urinaire La thérapie d’irrigation consiste à boire de grandes quantités de liquide (de 2 litres à 4 litres de liquide par jour) avec des plantes médicinales en infusion. Notez que la thérapie d’irrigation est contre-indiquée chez les personnes qui ont un problème d’élimination caractérisé par de la rétention d’eau. Usage reconnu Ortie (Urtica dioica). La Commission E et l’ESCOP reconnaissent l’usage des parties aériennes de l’ ortie par voie interne pour irriguer les reins, la vessie et les voies urinaires en cas d’inflammation. Dosage Infuser de 2 g à 5 g de feuilles et de fleurs séchées d’ortie, pendant 10 à 15 minutes, dans 150 ml d'eau bouillante. Prendre trois fois par jour. Contre-indications Parce que l'ortie pourrait avoir un effet abortif, elle est contre-indiquée en cas de grossesse, bien qu'aucun cas n'ait été signalé chez l'être humain et qu'elle était traditionnellement donnée comme tonique aux femmes enceintes ou qui allaitaient. Usage reconnu Prêle des champs (Equisetum arvense). Les herboristes utilisent les parties aériennes de la plante recueillie au printemps pour améliorer la circulation dans les voies urinaires en cas d’infections bactériennes. La Commission E allemande reconnaît l’usage de cette plante pour traiter les infections bactériennes de la vessie et de l’urètre. On attribue à la prêle des champs des vertus légèrement diurétiques qui lui viendraient des saponines qu’elle renferme, qui permettent d’évacuer plus facilement les bactéries hors du tractus urinaire. Aucun essai clinique n’a été effectué sur les humains pour vérifier son efficacité. Dosage Faire une infusion en mettant 2 g de parties aériennes de prêle des champs dans 150 ml d’eau bouillante. Laisser infuser de 10 à 15 minutes. Boire une tasse trois fois par jour. Usage reconnu Verge d’or (Solidago virgaurea). Cette plante possède la propriété d’accroître le volume urinaire en augmentant le flux sanguin et la filtration des reins. La Commission E et l’ESCOP reconnaissent son utilité thérapeutique pour améliorer la circulation dans les voies urinaires en cas d’infections bactériennes de la vessie ou de l’urètre. Dosage Laisser infuser 3 g de parties aériennes de verge d’or dans 150 ml d’eau bouillante durant 10 à 15 minutes. Boire une tasse d’infusion de deux à quatre fois par jour entre les repas. Pour leurs effets antibactériens Efficacité incertaine Canneberge (Vaccinium macrocarpon). Les seuls essais ayant porté sur le traitement proprement dit de la cystite avec la canneberge (psn) ont été menés dans les années 1960. Le nombre de sujets était restreint et les protocoles mal décrits14. De plus, il semble que, dans certains cas, les bactéries résistent à l'action de la canneberge. Usage reconnu Raifort (Armoracia rusticana). On trouve le raifort dans le sud-est de l’Europe et dans l’ouest de l’Asie, où il est cultivé depuis des temps immémoriaux. Seules des études menées en Allemagne dans les années 1960 se sont intéressées à l’action de cette plante sur les infections urinaires et à l’activité antibactérienne des huiles essentielles qui la composent. Néanmoins, la Commission E reconnaît son efficacité comme traitement d’appoint des infections urinaires. Aux États-Unis, les racines de raifort entrent dans la composition du Rasapen®, un médicament antiseptique prescrit en cas d’infection urinaire. De plus, la FDA reconnaît l’innocuité de cette plante. Dosage Laisser infuser 2 g de racines fraîches ou séchées de raifort dans 150 ml d’eau bouillante pendant 5 minutes. Boire plusieurs fois par jour. Contre-indications Le raifort est déconseillé aux femmes enceintes ou qui allaitent, aux personnes qui ont des ulcères gastroduodénaux et à celles qui ont des problèmes rénaux. Usage reconnu Uva ursi (Arctostaphylos uva ursi). D’après des études in vitro, les feuilles de l’uva ursi, aussi appelée raisin d’ours, auraient une action antibactérienne. En Amérique du Nord, les premières nations l’utilisaient pour traiter la cystite. Le principal élément actif de cette plante serait l’hydroquinone, un métabolite de l’arbutine. Ainsi, c’est l’hydroquinone qui agirait en tant qu’antiseptique dans les voies urinaires. La Commission E et l’ESCOP approuvent l’usage des feuilles de l’uva ursi dans le traitement des infections de la vessie et de l’urètre. Dosage Infuser 3 g de feuilles d’uva ursi dans 150 ml d’eau bouillante pendant 15 minutes. Consommer quatre fois par jour avec de la nourriture, ce qui donne un apport quotidien en arbutine de 400 mg à 840 mg. Contre-indications L’uva ursi est contre-indiqué chez les femmes enceintes ou qui allaitent et les enfants de moins de 12 ans. Note. En raison de la toxicité de l’hydroquinone, l’uva ursi ne doit pas être utilisé à long terme (ne pas excéder quelques semaines). Par ailleurs, l’uva ursi serait plus efficace lorsque l’urine est alcaline. Ne pas combiner la prise d’uva ursi avec du jus de canneberge ou des suppléments de vitamine C, qui le rendraient moins efficace. Usage traditionnel Hydraste du Canada (Hydrastis canadensis). L’hydraste du Canada est réputée pour son action contre les infections urinaires. Elle contient de la berbérine, un alcaloïde qui se concentre dans la vessie. Son action antibactérienne résulterait de sa capacité à empêcher l’adhésion des bactéries à la paroi de la vessie plutôt que de tuer les agents infectieux comme le font les antibiotiques. De la même façon qu’avec l’uva ursi, l’efficacité de cette plante est à son meilleur lorsque l’urine est alcaline. Contre-indications Les femmes enceintes et qui allaitent devraient éviter de consommer de l’hydraste, d’après certains auteurs. Note. Limiter la durée du traitement à deux semaines environ. Pour renforcer le système immunitaire Usage reconnu Échinacée (Echinacea sp.). L’échinacée est reconnue pour ses propriétés immunostimulantes, qui ont été démontrées à travers de nombreuses études. Ainsi, l’échinacée peut aider à combattre ou prévenir les infections urinaires en renforçant le système immunitaire. L’Organisation mondiale de la Santé reconnaît l’usage des racines de l’E. augustifolia et de l’E. pallida comme traitement d’appoint contre les infections des voies urinaires. Pour prévenir et traiter les infections récurrentes, la Commission E allemande reconnaît quant à elle l'usage des parties aériennes de l'E. purpurea.Approches à considérer Alimentation. En naturopathie, on relève l’importance d’une diète alimentaire excluant les sucres (et donc des boissons sucrées qu’on remplacera par des jus de fruits coupés à l’eau) pour favoriser la guérison ou prévenir la récurrence. D’après cette forme de médecine, il se pourrait que des allergies alimentaires ou des déficiences nutritionnelles alimentent le caractère récurrent des infections urinaires. L’influence de l’alimentation sur les infections urinaires fait actuellement l’objet d’études. Les aliments que l’on ingère influencent la composition des selles en bactéries. Ainsi, des chercheurs croient qu’il serait éventuellement possible de diminuer le risque d’infection urinaire en mangeant différemment. Les probiotiques, ces bactéries bénéfiques pour la flore intestinale et vaginale, suscitent de l’intérêt pour prévenir les infections urinaires récurrentes. Approches à considérer Pharmacopée chinoise. En Médecine traditionnelle chinoise, les préparation Dao Chi San et Huang Lian Jie Du Wan sont utilisées pour combattre les infections urinaires, notamment la cystite. source: passeport santé